La fabrique à haïkus

En novembre et décembre 2021, je me suis rendue pour trois séances de 45 minutes dans la classe de CE2 de Mme Batti, à Grenoble. Les enfants exploraient à ce moment là en classe les questions de bien-être à l’école, du vivre-ensemble, de l’attention à l’autre et c’est dans cette veine que nous avons commencé à travailler.

  • Il nous a semblé important de commencer par un travail collectif. Après tout, cela faisait sens avec cette idée du commun qui nous animait et c’était un formidable booster de créativité d’entendre les idées des autres. Nous avons donc, lors de la première séance, élaboré un abécédaire de l’école, choisissant dans un premier temps une multitude de mots pour chaque lettre de l’alphabet, votant ensuite pour n’en garder qu’une. Ce travail pourra être réutilisé ensuite par la PE dans le cadre des activités d’art visuel.

 

  • Lors de la deuxième séance, j’avais imprimé en plusieurs exemplaires chacun des mots de l’abécédaire et nous avons pu expérimenter à l’envi les multiples façons dont ils s’agençaient ensemble et changeaient le sens des phrases. De petites pépites poétiques ont commencé à émerger dans le groupe et c’était drôlement chouette de constater comment les enfants étaient capables d’assumer la beauté de la langue même si elle était parfois dénuée de sens concret.

 

  • Enfin, j’ai proposé lors de la troisième séance d’essayer de réécrire ces petites pastilles poétiques en y intégrant une émotion, une fugacité, un sentiment de l’instant. A la demande d’une élève, nous en avons fait deux cadavres exquis, chacun écrivant son haïku sur une feuille et ne laissant apparaître que la dernière petite phrase. Le résultat était donc un mélange de travail collectif et individuel, une longue poésie surréaliste qui donnait un certain sentiment de ce que voulait dire, à cet instant là, pour ces enfants-là, être ensemble à l’école.

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