A real pain
Samedi ils étaient quinze à chanter de la kpop en hurlant de rire dans le salon, dimanche l’atmosphère était glaciale, fièvre, grippe et les siestes de toute la maisonnée n’étaient entrecoupées que par les toux infernales qui déchiraient l’enfant en deux.
Au parc, entre chien et loup, j’avais amené de la pompe à huile maison, la sœur du garçon du hasard et Vé, drôle de mélange, drôle de famille je me disais et tandis que nous parlions, la nuit dévorait ce qu’il restait de jour gris et ça avait goût de fin du monde.
L’autre soir, mon amour me faisait la surprise de rentrer de Lyon où il travaillait toute la semaine, on courait au ciné sur un coup de tête en nous réjouissant de la douceur de l’air et deux heures plus tard tard, nous nous roulions des pelles dans une encoignure de porte en attendant que les grelons cessent de tomber. Nous nous sommes précipités dans le premier troquet que nous avons trouvé, oh wait mais c’est ici que. Oui, c’est ici que nous avons échangé notre premier baiser mouillé après que j’ai failli lui coller un lapin, c’était gai et en même temps, le ciel semblait crier qu’il n’y aurait pas de lendemain.
Je ne sais pas si c’est le roman que j’écris, qui s’inscrit dans une lignée pas bien réjouissante en terme de perspectives ou si c’est le temps ou si c’est janvier mais je me lève chaque matin épuisée avec au ventre, la sensation d’un grand dommage, d’une grande inutilité. A quoi bon déployer nos forces, nous serons toujours perdants. Je fais lire Salomé Saqué à mon grand fils qui me parle biais de confirmation et autres arguments rhétoriques fallacieux, je me réjouis un peu de sa capacité à critiquer un système, un discours, et aussitôt nous parlons algorithme, entresoi et non mixité sociale, je replonge.
Bref, il arrive quand, le printemps et ses renouveaux salvateurs ?
PS : je ne suis plus sur Instagram, mais toi tu es toujours là ?